10 étapes pour intégrer l’économie circulaire dans ses achats

Afin de faire face aux enjeux nécessaires à la réussite des politiques d’achats responsables, il est important d’auditer les risques relatifs à la fonction Achats. L’objectif ? Intégrer les domaines d’action de la responsabilité sociétale des entreprises dans un cadre prenant en compte l’économie circulaire. Pour une entreprise, la concrétisation d’une politique RSE nécessite de concevoir des processus d’achats intégrant les dimensions environnementales, sociales et économiques, dans les circuits d’acquisition des produits et matériels nécessaires au fonctionnement des entreprises et organisations privées ou publiques.

Mais alors, quelles étapes permettent d’intégrer l’économie circulaire dans ses achats ? Zoom sur cette problématique essentielle des politiques d’achats responsables.

Intégrer l'économie circulaire dans ses achats en 10 étapes-1

Développer une stratégie d’achats responsables et circulaires

La fonction Achats constitue l'un des postes de dépenses les plus conséquents pour les tous les acteurs économiques. Cela en fait donc un enjeu de politique publique crucial, en lien avec les impératifs de la RSE. L’économie circulaire répond parfaitement aux besoins induits par ces problématiques, en visant à rendre indépendantes les notions de croissance économique et de consommation de ressources.

L’objectif est donc d’intégrer l’économie circulaire dans ses achats, pour permettre aux acheteurs de réaliser des commandes dites circulaires. Celles-ci doivent prendre en compte le cycle de vie d’un produit ou d’un matériel acheté dans sa globalité :

  • l'origine des matières premières ;
  • la durabilité des matières et du produit fini ;
  • la capacité du matériel en question à être recyclé ;
  • la possibilité de revendre le produit en cas d’utilisation terminée ;
  • les modes d’acheminements et de transport des matières premières et du produit ;
  • l'implication des fournisseurs du produit dans des politiques RSE ;
  • la gestion de la fin de vie du produit facilitée et peu polluante.

Aussi, le démarrage du développement de la stratégie d'achats circulaire débute par une étape d'audit des solutions existantes et des marchés circulaires à investir, avant de définir une feuille de route à suivre en interne au sein du service des achats.

Intégrer l'économie circulaire dans ses achats en 10 étapes

Intégrer l’économie circulaire dans ses achats peut s'effectuer en 10 étapes principales.

  1. L'instauration de documents internes consignant les modalités d’intégration de l’économie circulaire.
  2. Le classement par ordre de priorité des tâches nécessaires à la mise en place d’une stratégie d’économie circulaire, relative à la fonction Achats.
  3. La caractérisation des besoins de l’entreprise, en se basant sur les principes de l’économie circulaire.
  4. La définition des actions relatives à la gestion de la fin de vie ou au cycle des produits.
  5. La veille et le suivi du marché de l’économie circulaire (labels, fournisseurs, etc.).
  6. L'élaboration d’un fonctionnement collaboratif avec les acteurs du marché de l’économie durable et circulaire.
  7. La rédaction de cahiers des charges précis et respectueux de la politique d'achats responsables.
  8. La mesure de la qualité des processus d’achats, afin de vérifier leur conformité à la circulaire interne sur l’économie circulaire.
  9. La conception d’une démarche globale et systémique d’achats dits circulaires.
  10. Le déploiement de la démarche d’achats circulaire définie précédemment.

Ces phases ainsi décrites mettent en avant la nécessité d’alterner entre phases de conception, de mise en œuvre et de suivi de la qualité des processus mis en place, afin de juger de la qualité des actions entreprises.

Intégrer l'économie circulaire dans ses achats en 10 étapes-2

Mettre en œuvre des processus d'achats circulaires

Afin d'intégrer l'économie circulaire dans ses achats, il est nécessaire de définir clairement le périmètre d'action des différents acteurs impliqués, ainsi que les objectifs à atteindre. Les agents impliqués dans ces démarches sont internes et externes à l'entreprise. Il s'agit à la fois des acheteurs de l'entreprise, mais également des fournisseurs de celle-ci. Ces derniers doivent donc être tenus au courant des objectifs de circularité suivis par l'organisation, afin de leur permettre d'adapter leur accompagnement, leurs services et leurs offres à ces besoins. 

Dans ce contexte, les documents (chartes, feuilles de route, référentiels, etc.) mis en place pour tracer la politique d'intégration de l'économie circulaire dans les processus d'achats doivent prendre en compte :

  • les solutions existantes et les limites du marché de l'économie durable et circulaire ;
  • les objectifs attendus en ce qui concerne les achats et les commandes circulaires ;
  • les responsabilités et actions pouvant être menées par chaque acteur impliqué ;
  • les modalités de suivi des actions mises en oeuvre.

Ainsi, après la mise en place des actions nécessaires à l'intégration de l'économie durable et circulaire dans la politique des achats responsables, une phase de mesure des résultats obtenus est nécessaire pour les réajuster au besoin.

Mesurer l'efficacité des processus d'achats circulaires

La mesure des processus mis en œuvre à travers la charte interne de circularité permet d'intégrer l'économie circulaire dans les achats responsables de façon pérenne, durable et viable. Le suivi de la réussite de ce projet doit prendre en compte différents indicateurs en lien avec :

  • les acteurs internes à l'entreprise ;
  • les fournisseurs ;
  • les commandes effectuées ;
  • la qualité des produits achetés.

Les critères de suivi des salariés et des employés de l'organisation doivent quantifier les modalités de transmission des informations, relatives à la politique d'achats responsables et circulaires (formations, échanges entre les collaborateurs, etc.). Les indicateurs relatifs aux fournisseurs nécessitent quant à eux de mesurer l'implication de ceux-ci dans des politiques RSE. Les commandes effectuées et les produits commandés peuvent faire l'objet de suivis concernant leurs origines, leur composition, leur durabilité et leur capacité à être recyclés aisément.

Ces mesures, exprimées généralement sous forme de taux (exemple : taux de commandes passées auprès d'acteurs solidaires), doivent permettre d'estimer la progression de l'entreprise vers une politique d'achats circulaire systémique. Cela passe donc par l'estimation :

  • du nombre d'acteurs externes et de fournisseurs solidaires approchés pour des collaborations en lien avec les achats ;
  • de l'impact environnemental des produits achetés ;
  • du nombre de collaborateurs internes impliqués dans la démarche circulaire conduite par l'entreprise ;
  • des chiffres relatifs aux acteurs solidaires et en lien avec l'économie durable et circulaire référencés ;
  • etc.

L'objectif derrière ces modalités de suivi est d'ancrer durablement les actions d'achats responsables dans l'identité et le fonctionnement de l'entreprise ou de l'organisation concernée. De ce fait, pour intégrer l'économie circulaire au sein de son entreprise, il est nécessaire d'adopter une logique anticipatoire vis-à-vis de la gestion des produits achetés, mais également à l'égard des processus à intégrer au sein de son organisation. Cela passe par la conception de supports informatifs et de formations à destination des salariés, employés et fournisseurs, pour les accompagner dans cette évolution vers un fonctionnement durable de la structure en question.

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