Adopter une démarche d’achats responsables au sein d’une organisation 

Adopter une démarche d’achats responsables au sein d’une organisation s’inscrit généralement dans le cadre d’une politique de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) plus globale. En effet, mobiliser le levier des achats est incontournable pour réussir sa politique RSE, car le poids de cette fonction représente en moyenne 50 % du chiffre d’affaires d’une entreprise, selon l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME).

La mise en place d’une démarche d’achats responsables repose sur des objectifs de développement durable, impliquant le choix rigoureux des fournisseurs, la prise en compte de l’impact environnemental des produits et l’instauration d’actions sociales favorisant l’insertion professionnelle des plus fragiles.

Zoom sur l’articulation de cette démarche au sein des organisations.

Qu'est-ce qu'une démarche d'achats responsables au sein d'une organisation ?-1

Se fixer des objectifs de développement durable

Une démarche d’achats responsables permet d’atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD), une série de 17 programmes d’action élaborés sous l’égide de l’ONU.

Ces actions abordent des questions :

  • sociales et sociétales, comme les sujets d’égalité hommes-femmes et de lutte contre les discriminations ;
  • environnementales, en rapport avec l’énergie, le climat et la biodiversité ;
  • économiques, sur des sujets liés notamment à l’innovation et au droit à un travail décent.

Adopter une politique RSE pour sa fonction Achats démontre l’implication de son organisation sur ces questions. Suivre la norme ISO 26000, relative à la responsabilité sociétale des organisations, permet de répondre à ces enjeux. Avec une telle norme, l’organisation internationale de normalisation souhaite aider chaque entreprise ou institution à tenir un rôle dans le développement durable. La norme française NF X50-135-1 décline ces principes dans la fonction Achats et fournit des pistes aux acheteurs, pour leur permettre d’anticiper les risques économiques, sociaux et environnementaux, tout en maîtrisant leurs coûts.

Pour faciliter l’atteinte des objectifs fixés, les exigences RSE doivent être intégrées dans un cahier des charges détaillant l’expression des besoins, les leviers d’action, ainsi que les coûts.

Choisir ses fournisseurs selon une éthique sociale et environnementale

Une démarche d’achats responsables s’illustre par une rigoureuse sélection des fournisseurs et produits.

Les fournisseurs choisis doivent respecter une éthique sociale et environnementale. Des critères préétablis peuvent ainsi permettre de sélectionner les meilleurs fournisseurs. Il peut être nécessaire d’établir une grille d’évaluation pour faire son choix, en se basant sur des critères de performance et en suivant l’évolution de ladite performance dans le temps.

Après sélection, il est aussi important d’exposer ses attentes en matière RSE à ses fournisseurs. Cela peut passer par la signature d’une charte éthique pouvant reprendre les points suivants :

  • le fournisseur est encouragé à mettre en place des politiques contribuant à la préservation des ressources naturelles, en limitant les déchets générés par son processus industriel ;
  • le fournisseur est sensibilisé à proposer des technologies respectueuses de l’environnement, à entreprendre des actions visant des économies d’énergie et de recyclage, ainsi qu'à mettre en œuvre des stratégies logistiques limitant les impacts environnementaux ;
  • le fournisseur doit s’engager à respecter les normes internationales du travail, ainsi que le droit du travail du pays dans lequel il opère, et s’assurer du respect de ces principes auprès des sous-traitants.

Un dialogue constant avec les fournisseurs doit permettre de déceler des changements importants sur ces thématiques. Une veille permanente de son secteur est aussi nécessaire, afin de choisir l’offre la plus adéquate.

Mener des actions en faveur de la préservation de l’environnement

Une logique de développement durable implique également de choisir les produits ayant le moins d’impact sur l’environnement.

La première étape consiste donc à réaliser un état des lieux et un diagnostic environnemental de son organisation, afin d’identifier les principaux impacts environnementaux de son activité et de sa fonction Achats. Il est ensuite important de prioriser certains types de produits par rapport à d’autres. Des outils peuvent servir à identifier les familles de produits à traiter en priorité, en fonction de leur poids dans le chiffre d’affaires et d’une liste d'autres critères RSE.

Dans une démarche d’achats responsables, les types de produits à privilégier sont les suivants :

  • les produits recyclés ;
  • les produits recyclables ;
  • les produits issus des circuits de la région ou du made in France ;
  • les produits à faible impact environnemental ;
  • les produits et services s’inscrivant dans une logique d’économie circulaire.

L’impact environnemental de la production d’un produit ou d’un service doit être analysé en prenant en compte tout son cycle de vie, de sa fabrication à sa valorisation. La démarche RSE va estimer le coût global d’un bien ou d’un service tout au long de ce dernier. Cette méthode du coût complet permet de réaliser des économies. En effet, le prix le plus bas n’est pas forcément le plus rentable. Il est ainsi possible de faire rimer écologie et économie.

Soutenir l’insertion professionnelle

En adoptant une démarche d’achats responsables, l’organisation va contribuer au renforcement d’un écosystème économique dynamique, en recourant à une main-d’œuvre locale. En effet, en plus d’avoir un impact carbone moindre, cette politique favorise le tissu économique local.

Pour un impact social plus important, l’organisation peut aussi travailler avec des Structures d'Insertion pour l’Activité Économique (SIAE). Les SIAE embauchent des personnes en difficulté sociale et professionnelle, comme des demandeurs d’emploi de longue durée, des seniors ou des jeunes peu qualifiés. Organisées sous la forme de TPE/PME, d’associations ou de coopératives, elles produisent des biens et des services, ou mettent du personnel à disposition.

Dans le cadre d’une politique RSE, il est intéressant de recourir à ces salariés, voire de se fournir en biens ou services auprès de ces structures faisant partie de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS). Pionnières dans la lutte contre le chômage et les exclusions, elles constituent des partenaires de choix pour effectuer des achats socialement responsables. Les SIAE recouvrent des domaines très variés, allant de la communication au nettoyage, en passant par la restauration. Cette diversité d’offres facilite ainsi leur recours par les diverses entreprises engagées dans une démarche d’achats responsables.

Qu'est-ce qu'une démarche d'achats responsables au sein d'une organisation ?-2

Pourquoi mettre en place une démarche d’achats responsables ?

La mise en place d’une démarche d’achats responsables est aujourd’hui à la portée de toutes les organisations. Ainsi, quelle que soit leur taille et quel que soit leur domaine d’activité, toutes les organisations peuvent adopter une telle stratégie.

Les enjeux environnementaux et sociaux d’une politique RSE permettent notamment à l’organisation de gagner en réputation et d’accroître sa rentabilité. Cette démarche stratégique s’illustre ainsi comme un levier de croissance à ne pas négliger. En toute logique, ces dernières années, l’engouement pour les questions RSE prend de plus en plus d’ampleur au sein des entreprises et des organes publics.

Nous vous recommandons ces autres pages :